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D'abord la musique...

(Prima la musica, poi le parole)

un film de Fulvio Wetzl

L’histoire d’un enfant de six-sept ans qui parle un italien que personne n’arrive à déchiffrer. Langage ou conséquence d’un traumatisme ? Marina, une des psychologues qui s’occupent de lui, est convaincue qu’il s’agit d’un langage et aidée par Elena, une infirmière, dans une course contre la montre, elle tente de résoudre l’énigme que représente Giovanni.

 Photos

  Fiche technique

Année 1998
Durée 100'
Langue Italien, vost
Visa 103867/o
Format 35mm, Couleur / 1.1,66
Scénario Fulvio Wetzl
Photographie Maurizio Calvesi
Montage Maurizio Calvesi
Son Ettore Mancini
Musique Dario Lucantoni
Décors Alessandro Marrazzo
Costumes Gianna Gissi
Interprètes Anna Bonaiuto, Andrej Chalimon, Jacques Perrin, Barbara Enrichi, Gigio Alberti, Amanda Sandrelli
Production Gierre Film - Filmtre

  Critiques

D’abord la musique..., ou le mystère d’un enfant qui dit « caresse mentir » et qui veut dire « j’ai faim », ou « sable chante » pour « que se passe-t-il ». Il s’appelle Giovanni, six ans, et quand on le trouve, seul perdu dans la campagne toscane, personne ne réussit à déchiffrer son langage. Au début les médecins pensent au jeu habituel de pas mal d’enfants qui inventent ou bouleversent la signi-fication des mots, mais la science a besoin d’expli-cations rationnelles et, à la fin, le verdict est unanime : il y a eu un traumatisme, peut-être un accident, de toute façon un handicap. Le thème de l’isolement qui provient de l’impos-sibilité de communiquer par le langage a souvent intéressé le cinéma (...). Une des originalités de D’abord la musique... est qu’au centre de l’histoire il y a un enfant. Giovanni a le visage étonné et tendre d’Andrej Chalimon, le petit Russe de « Kolja », Oscar 97 du meilleur film étranger et, comme le dit le réalisateur Fulvio Wetzl, « sans Andrej il n’y aurait pas de film. Il est présent dans presque toutes les séquences, il est excellent même dans les plans séquences, il interprète les émotions comme un vrai professionnel. C’est son quatrième film, mais il est encore plus enfant qu’acteur et, s’il ne se fait pas lui-même, il se met lui-même dans ce qu’il fait. C’est important qu’il soit russe, au début il ne comprenait rien et sa stupeur était magnifique » Fulvio Wetzl est aussi l’auteur du scénario de D’abord la musique... qui a gagné le prix ville de Milan - Le regard des autres -. « Je l’avais écrit en 90, plus tard j’ai eu une fille et l’histoire s’est enrichie. C’est un polar psychologique, il y a un mystère à découvrir, mais l’idée est née d’une réflexion sur notre rap-port d’adultes avec les enfants, avec l’imagi-nation et la liberté à la base de leur manière de s’exprimer. Et que nous cherchons à éliminer pour les encercler dans le langage commun, pour les transformer en adultes imparfaits. Plutôt que de les écouter vraiment, nous les privons de leur imagination. D’abord la musique… est aussi une critique de la rigidité de la science traditionnelle. « Giovanni aurait été coincé par l’institution hospitalière, s’il n’y avait eu Marina, une psychologue qui, avec l’aide de l’infirmière Elena, pressent qu’il y a un autre chemin à suivre pour découvrir le mystère et se bat contre tous pour sauver l’enfant d’un destin de marginal. Au lieu d’imposer un langage « normal » à Giovanni, c’est elle qui cherche à apprendre celui de l’enfant », dit Wetzl. Selon Anna Bonaiuto qui l’interprète, « Marina est une femme curieuse, intéressante, qui délaisse la rationalité scientifique pour se rapprocher de Giovanni à travers l’instinct, le langage des gestes et du corps. Elle a aussi sa folie, une espèce de délire d’omnipotence, elle défie même la loi pour soustraire l’enfant aux inconvénients de l’hôpital, elle le kidnappe, le cache. J’ai plusieurs neveux et je suis habituée aux enfants, mais c’est la première fois que je travaille avec un si jeune, c’est une belle expérience et Andrej est vraiment spéciale, il ne parle pas l’Italien, mais on se comprend parfaitement, il parle avec les yeux ». Barbara Enrichi est Elena. L’actrice Toscane dit : « c’est la plus humaine de tous. Les autres ont une approche culturelle, ils sont conditionnés cependant qu’Elena est simple, elle a le bon sens populaire qui la rapproche immé-diatement de Giovanni, par instinct et par amour ». Elena, dit Wetzl, « est l’inter-médiaire entre le film et le public, auquel se pose le vieux débat et les différentes théories sur les origines du langage. C’est génétique ou le fruit de l’éducation. Dans le film, il y a une présence importante, le père de l’enfant, linguiste, très voisin de Chomski et de la théorie du langage inné ». Produit par Grazia Volpi, Claudio Grassetto et Francesco Torelli, aves Maurizio Calvesi direc-teur de la photo, D’abord la musique… a été tourné à Volterra et ses alentours. « Volterra a une tradition importante pour l’antipsychiatrie., Elle est renommée pour ses prisons et ses asiles. C’est une ville de dix milles habitants qui a accueilli jusqu'à 5 milles aliénés, ce n’est pas un hasard s’il y eut une crise quand on a fermé l’hô-pital » dit Wetzl. Lequel, à côté d’Amanda San-drelli,, mère du jeune Giovanni dans le film, pour souligner l’impor-tance du personnage, a voulu pour le rôle du père jacques Perrin « un acteur charismatique qui, même s’il meure au début imprègne toute l’histoire de sa présence ». Jacques Perrin, qui, pour la première fois joue en italien, se définit « producteur à temps plein, acteur de passage et réalisateur par hasard : maintenant je prépare deux films, un sur le Vietnam vu par les Vietnamiens, et un film sur les oiseaux migrateurs vus par les oiseaux ». Wetzl l’a choisi pour « son visage qui, bien que symbole de Cinéma, n’a pas perdu la candeur de l’enfance » et Perrin a accepté « parce que c’est un père insolite, qui veut imposer à son fils une empreinte totale, même morale. C’est un scien-tifique avec un rêve pervers, mais c’est aussi un père plein d’amour, un amour extrême qui le conduit à défendre l’en-fant contre l’homo-généisation, lui offrant l’unicité. Même si cela se révèle négatif, je cherche à le comprendre, je lui pardonne. Je ne saurai l’interpréter si je ne lui pardonnais pas ».

  La réalisation, Fulvio Wetzl

Réalisateur

Biographie

Né à Padoue en 1953, il étudie à Rome l’architecture, la photographie et suit des cours de théâtre. De 1976 à 1980 il s’occupe de programmation de cinéclubs et organise deux grandes expositions itinérantes, Filmopera et Shakescreen. Il réalise de nombreux documentaires pour la Rai et a fondé et dirige depuis cinq ans le Festival Arezzo Cittadella del Cinema Indipendente. 1988 L’amore è un salto di qualità 1989 Guardarsi nello specchio degli altri (Prix Filmaker à Milan) 1988 Rorret présenté au Forum du Festival de Berlin et Prix CICAE à Annecy 1992 Quattro figli unici présenté à Venise et Prix spécial du Jury et Prix du Public à Annecy 1998 Prima la musica, poi le parole est son troisième long métrage.

Filmographie

L'amore è un salto di qualità (1988)
Guardarsi nello specchio degli altri (1989)
Rorret (1988)
Quattro figli unici (1992)
Prima la musica (1998)